Les abeilles sont essentielles à un environnement sain et à une économie saine. Ce sont en outre de petits insectes tout simplement magnifiques et fascinants.
La question est de comprendre pourquoi ces insectes nous sont indispensables, pourquoi il est primordial d’en assurer la survie dans nos écosystèmes.
Nous avons besoin des abeilles en tant que grand pollinisateur du règne végétal (il existe en effet d’autres pollinisateurs mais leur efficacité est bien moindre).
Les abeilles sont parfaitement adaptées pour polliniser et ainsi aider les plantes à pousser, à se reproduire et à produire de la nourriture dont bénéficiera tout le règne animal.
Elles le font en transférant du pollen entre les plantes à fleurs et en maintenant le cycle de vie. La grande majorité des plantes dont nous avons besoin pour notre alimentation dépendent de la pollinisation, en particulier par les abeilles, qu’il s’agisse de la culture des amandes, de la vanille ou encore de pommes ou des courges.
De plus les abeilles pollinisent environ 80% des fleurs sauvages en Europe, donc il est évident que nos campagnes seraient beaucoup moins intéressantes et belles sans elles.
La grande diversité des abeilles
Toutes les abeilles ne sont pas identiques. Il existe plus de 20 000 espèces d’abeilles connues dans le monde. La plus célèbre chez nous est l’abeille à miel ou mellifera.
La plupart des abeilles à miel vivent dans des colonies de ruches gérées par des apiculteurs. Les autres abeilles non domestiquées. sont dites « sauvage », et comprennent 25 espèces de bourdons et plus de 220 types d’abeilles solitaires. Comme les abeilles, les bourdons familiers vivent dans des colonies sociales – généralement dans des trous dans le sol ou des cavités d’arbres. Les abeilles solitaires ont quant à elles tendance à nicher seules, comme leur nom l’indique. Chaque femelle construit et approvisionne son propre nid avec de la nourriture. Les abeilles solitaires comprennent les abeilles minières qui nichent dans le sol, ainsi que les abeilles maçonnes et les abeilles coupeuses de feuilles qui nichent dans des trous dans le bois mort, les rives et les murs.
Le rôle pollinisateur des abeilles
Nous avons besoin d’abeilles parce qu’elles sont de parfaits pollinisateurs. Grâce aux abeilles, nous pouvons profiter d’une gamme d’aliments allant des pommes et poires au café et à la vanille. Et si vous portez du coton, c’est parce que le cotonnier d’où proviennent vos fils a été pollinisé.
D’après l’ IPBES( Pollinisateurs, pollinisation et production alimentaire Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) plus de 90% des principaux types de cultures mondiales dépendent de la présence et du travail effectifs des abeilles.
Les abeilles ramassent du pollen pour le stocker dans leurs nids et nourrir leurs petits. Elles ont des caractéristiques spéciales pour le collecter, ce sont comme des poils ramifiés appelés «scopae» ou des peignes de poils appelés paniers à pollen sur leurs jambes.
Alors que les abeilles visitent les plantes à la recherche de nourriture, le pollen s’accroche sur leur corps et passe entre les plantes, les fertilisant – c’est la pollinisation.
Les abeilles ne sont pas les seuls pollinisateurs du monde. Les mouches, les guêpes, les papillons de nuit, les coléoptères et même certains oiseaux, chauves-souris et lézards pollinisent tous, mais ils ne visitent que quelques les fleurs pour se nourrir, contrairement aux abeilles qui butinent de manière incessante pour nourrir toute une colonie variant de 10 000 à 80000 individus.
Parce qu’elles collectent du pollen pour stocker leurs nids, les abeilles sont généralement les pollinisateurs les plus efficaces puisqu’elles visitent beaucoup plus de fleurs et transportent plus de pollen entre elles.
Certaines espèces d’abeilles sont également spécialement développées pour polliniser des plantes particulières et sans elles, ces plantes seraient moins bien pollinisées.
Les abeilles sont des spécialistes
De nombreuses abeilles ont des caractéristiques différentes qui les rendent aptes à polliniser certaines plantes. Par exemple, la petite taille et l’agilité du bourdon précoce lui permettent de pénétrer dans les plantes à fleurs tombantes comme la consoude. Les bourdons de jardin sont meilleurs pour polliniser les fleurs profondes du chèvrefeuille et des digitales que la plupart des autres espèces, car leur langue plus longue peut atteindre les étamines de ces fleurs profondes.
De nombreux agriculteurs comptent sur une diversité d’abeilles pour polliniser leurs productions. Par exemple, les producteurs de pommes bénéficient des services de pollinisation gratuits de l’abeille maçonne rouge. Cette espèce peut être 120 fois plus efficace pour polliniser les fleurs de pommier que les abeilles. De plus il est prouvé que la pollinisation naturelle par le bon type d’abeille améliore la qualité de la culture ; notamment sa valeur nutritive et sa durée de conservation. Par exemple, les bourdons et les abeilles solitaires se nourrissent de différentes parties des fleurs de fraisier. En combinaison, ils produisent des fraises plus grosses, plus juteuses et de forme plus uniforme.
Le butinage : une mission d’utilité publique.
Dans un monde sans abeilles nous survivrions probablement, mais notre existence serait plus précaire et notre alimentation serait terne, plus pauvre et moins nutritive (et pas seulement par manque de miel vous l’avez bien compris désormais).
Certaines plantes cultivées pour nourrir le bétail pour la production de viande, comme le trèfle et la luzerne, dépendent au moins en partie de la pollinisation des abeilles. « La perte de pollinisateurs pourrait conduire à une moindre disponibilité des cultures et des plantes sauvages qui fournissent des oligo-éléments essentiels à l’alimentation humaine, affectant la santé et la sécurité nutritionnelle et risquant d’augmenter le nombre de personnes souffrant de carences en vitamine A, en fer et en acide folique.
Les gouvernements et les producteurs alimentaires parlent beaucoup de sécurité alimentaire, mais sans les abeilles, notre approvisionnement alimentaire serait réellement incertain. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a identifié les abeilles comme l’un des meilleurs moyens durables de renforcer la sécurité alimentaire et de soutenir une agriculture durable. Toute cette pollinisation naturelle des cultures a un impact économique. On estime que la valeur marchande mondiale liée à l’abeille pollinisatrice se situe entre 235 et 557 milliards d’euros chaque année.
On considère que 35 %des ressources alimentaires mondiales sont dépendantes des pollinisateurs, et que ces derniers participent à la production de 84 % des espèces végétales cultivées en Europe.
Le déclin des abeilles
Malgré tout, les abeilles sont en difficulté. Le déclin des abeilles dans le monde est devenu un enjeu majeur heureusement pris en compte par les populations et les politiques.
En France, près de 30% des colonies d’abeille disparaissent chaque année. En dix ans, 15000 apiculteurs ont cessé leur activité (JO Sénat du 26/07/2018 – page 3815).
Ce déclin est multifactoriel, il résulte de la perte d’habitat et de sources de nourriture à l’exposition aux pesticides et aux effets de la dégradation du climat.
Plus que jamais, nous devons reconnaître l’importance des abeilles pour la nature et pour nos vies. Et nous devons transformer cela en actions pour nous assurer qu’elles ne se limitent pas à survivre mais au contraire prospèrent.
Les abeilles sont importantes pour un environnement sain
Les abeilles sont un symbole fantastique de la nature. Le fait qu’elles soient en difficulté est un signe que notre environnement naturel n’est pas en bon état. En contribuant au cycle de la vie, les abeilles pérennisent. Encore une fois, environ 80% des fleurs sauvages européennes nécessitent une pollinisation par les insectes. Beaucoup d’entre elles, comme la digitale, les trèfles et les vesces, dépendent des abeilles.
Les pollinisateurs permettent aux plantes de fructifier, de produire des graines et de se reproduire. Cela fournit à son tour de la nourriture et un habitat à d’autres espèces de la faune.
La santé de nos écosystèmes naturels est donc fondamentalement liée à la santé de nos abeilles et des autres pollinisateurs.
Le maintien de notre flore indigène dépend également de la santé des populations de pollinisateurs. Elle comprend les fleurs sauvages telles que les coquelicots, les bleuets et les jacinthes, ainsi que les arbres et les arbustes.
La relation étroite entre les pollinisateurs et les plantes qu’ils pollinisent est évidente et ne fait plus débat.
Conclusion
La pollinisation du monde végétal dépend essentiellement des pollinisateurs, au sens large, mais cette activité est réalisée à 80 % par les abeilles mellifères elle-même.
Ainsi, le développement de l’apiculture, même de loisir, représente un engagement fort pour la conservation de toute notre diversité végétale, et pérennise plus globalement notre existence.