Comment débuter une activité d’apiculture loisir
Ca y est, vous êtes lancé !! Vous avez commandé vos futurs essaims, ils vous seront disponibles au début du printemps. Vous devez maintenant vous préparer. Voici quelques étapes à ne pas louper.

1. Quel type de ruche acheter ?
Il existe différents types de ruches. Les trois types les plus utilisés en France sont les Dadant , les Langstroht et les Voirnot .
Je conseille de débuter avec une ruche Dadant 10 cadres car c’est un standard français, qui vous permettra de trouver facilement du matériel d’occasion (autant pour les ruches que pour le matériel d’extraction). Il est préférable de choisir une ruche à tenons (technique de menuiserie qui permet une meilleur solidité de la ruche) pour ne pas qu’elle s’ouvre lorsque le bois sèche.
Le choix d’un certain type de ruche effectué, il vous faut maintenant vous munir de l’ensemble des accessoires essentiels à son exploitation, à savoir :
– les différents éléments constitutifs de la ruche.
– l’équipement indispensable à la visite de la ruche.
– le matériel nécessaire pour l’extraction du miel.
- Les différents éléments constitutifs de la ruche :

1.1.1 Le toit de ruche
Pour assurer une bonne isolation de votre ruche, vous devrez prendre un toit en zinc. En effet, les abeilles craignent l’humidité et le toit de la ruche constitue un élément essentiel pour protéger de la pluie. Un toit de 105 mm est fortement conseillé, ce qui lui permettra de moins s’envoler. La forme chalet donnera à votre ruche une allure traditionnelle, alors qu’un toit carré vous permettra de les transporter plus facilement. En effet la forme carrée est plébiscitée par les apiculteurs pro qui pratiquent la transhumance (la transhumance est le fait de déplacer ses ruches en fonction des différentes floraisons, cela permet d’optimiser la production de miel). Le toit plat permet aussi de poser facilement ses affaires lorsque l’on travaille.
1.1.2 Un nourrisseur
En-dessous du toit se trouve le nourrisseur qui servira de couvre cadre. L’objectif est de couvrir le haut des cadres du corps de ruche tout en vous permettant de nourrir la colonie en cas de besoin. En effet, durant certaines périodes il vous faudra sans doute nourrir votre essaim, ne serait-ce que pour l’aider à subsister pendant l’hiver. L’une des meilleures options reste de se procurer un nourrisseur en plastique (type Nicot) qui combine les deux fonctions (couvre cadre et nourrisseur). La matière plastique a l’avantage de bien résister à l’usure et à l’humidité due à la condensation.
1.1.3 Des cadres de corps
Pour remplir le corps de ruche, vous devrez aussi vous munir de 10 cadres Dadant (en tilleul si possible car ils ne se fendent pas), dans lesquels les abeilles pourront construire leur couvain. Il faudra fondre de simples feuilles préconstituées de cire sur ces cadres gaufrées.
1.1.4 Un plancher
Il vous faut aussi dans un plancher aéré (type Nicot en plastique imputrescible) qui permettra, outre une très bonne aération de la ruche, de mesurer le taux de Varroa dans votre colonie. Ce parasite, arrivé dans les années 1980/1990, est le plus grand danger pour vos abeilles, la gestion de ce parasite sera facilitée par ce type de plancher aéré.
1.1.5 La grille à reine
Il est intéressant de placer une grille à reine entre le corps de la ruche et les hausses pour empêcher la reine de venir pondre dans les hausses tout en laissant passer les abeilles. Ainsi les hausses ne seront remplies que de miel. Les œufs, le pollen et la gelée royale resteront quant à eux dans le corps de ruche qui reste le nid de la colonie.
1.1.6 Les hausses
Dans l’hypothèse où votre colonie produit du miel, il faudra vous munir de hausses avec leurs cadres (comptez quatre hausses pour un corps de ruche). La hausse située au-dessus du corps de ruche, constitue le grenier de la ruche dans lequel vos abeilles stockent leur miel. L’achat de bâti-cadres plastique (cadre et feuille en plastique que l’on place dans les hausses pour que les abeilles y stockent le miel) est une bonne option car, d’abord on ne s’abîme pas les doigts sur les fils d’acier qui sont piquants, ensuite ils sont réutilisables et enfin ils résistent bien mieux dans l’extracteur.
1.1.7 Le chasse abeille
Après un printemps optimum la colonie va prendre de l’ampleur et commencer à stocker du miel, les hausses vont se remplir de miel et viendra le moment de les récupérer pour en extraire le miel. Pour cela l’acquisition d’un chasse-abeille sera d’une grande aide. Cet élément qui se place entre les hausses et le corps permettra aux abeilles de sortir des hausses sans pouvoir y revenir. Ainsi après dix à quinze heures, vous pourrez récupérer les hausses sans abeilles dedans et procéder plus facilement à l’extraction.
1.1.8 Porte anti frelon

L’arrivée du frelon asiatique en France a induit des changements dans l’équipement de nos ruches. Ce nouveau prédateur peut faire des dégâts considérables, il apparaît donc indispensable d’équiper vos ruches d’une porte d’entrée anti frelons. Si vous avez acheté un plancher Nico, la porte anti frelon est vendue en série avec. Cette porte protégera aussi votre ruche contre d’autres dangers tels que les souris et autres rongeurs. Si la pression des frelons devient trop forte, il existe des muselières de protection plastique qui viennent protéger la planche d’envol tout en permettant aux abeilles de continuer à sortir et rentrer.
1.1.9 L’abreuvoir
Pour finir, par temps chaud les abeilles consomment beaucoup d’eau, il est donc conseillé de leur placer un abreuvoir (type abreuvoir à poules) à proximité pour ne pas qu’elles aillent embêter les voisins. Un simple récipient rempli est déconseillé car l’eau stagnante favorise le développement de moustiques l’été.
2. L’équipement nécessaire aux interventions sur la ruche
Pour gérer au mieux votre ruche, effectuer les visites d’entretien, procéder à l’extraction de la récolte des hausses et pour toutes les futurs opérations que vous aurez à faire, vous devez vous munir d’un équipement adéquat.
2.1 La combinaison
La combinaison de type cosmonaute (pour ne pas être gêné par le chapeau) est un bon choix, très pratique dans sa conception, il faudra bien vérifier qu’elle ait deux poches sur le pantalon (une servant de poubelle, l’autre pour le lève cadre), deux sur le torse (l’une pour le portable et carnet de notes, l’autre pour les pinces à reine), et une sur la manche (pour les posca ou marqueur).
2.2 Les gants et les bottes de protection
Une paire de gants résistant aux piqures d’abeille, en cuir ou en plastique fin (type Touch’N tuff) pour bien sentir vos manipulations ainsi qu’une paire de bottes. Les bottes vous protégeront des tics et les manches hautes combinées aux élastiques de la combinaison assureront l’hermétisme de la tenue. Ces détails ne sont pas à négliger car il n’y a rien de pire qu’une abeille énervée coincée dans votre combinaison.
2.3 Un lève-cadres, une brosse à abeille et un enfumoir.
. Le lève cadre : il sert de pied-de-biche pour décrocher les différents éléments de votre ruche car les hausses sont souvent collées entre elles et au corps de ruche. Pareil pour les cadres à l’intérieur du corps et des hausses. En effet, lors de la visite de la ruche, l’inspection du couvain impose de les sortir pour visualiser l’état de la colonie.
Votre lève-cadre vous servira aussi de ciseau à bois pour nettoyer la “propolis” (sorte de résine que les abeilles déposent partout dans la ruche pour colmater les prises d’air), et vous permettra ainsi de mieux travailler dans la ruche. Un lève cadre américain simple taillé en biseau vous évitera d’abîmer les hausses.
. L’enfumoir : il sert à calmer les abeilles lors de vos interventions. Les gardiennes enfumées ne pourront pas donner l’alerte et ainsi communiquer un vent de panique sur la ruche. De plus la fumée déclenche un réflexe de repli dans les cadres de la ruche ce qui facilitera votre différentes interventions.
La fumée à utiliser doit être de la fumée froide, celle-ci de couleur blanche s’obtient en utilisant différents mélanges de combustibles. Le meilleur choix est un enfumoir de la marque Dadant avec un chalumeau portable.
. La brosse : elle permettra de nettoyer les cadres de l’ensemble des abeilles qui courent dessous sans risquer de les engluer dans le miel. Cette brosse permet certaines opérations délicates lors de l’élevage de reine ou la récolte des cadres de hausse.
3. Le matériel indispensable à l’extraction du miel
Dernière étape si tout se passe bien avec votre colonie l’extraction du miel !
L’extraction du miel est une étape particulièrement importante pour l’apiculteur, surtout lorsqu’il débute son activité. C’est le moment où tous ses efforts sont enfin récompensés. Pour que celle-ci se passe bien, il convient de s’équiper un minimum.
La première option qui s’offre à vous est de vous adresser au syndicat apicole de votre département qui pourra vous faire bénéficier de sa miellerie. L’inconvénient souvent rencontré est que tous les apiculteurs récoltent sur les mêmes périodes, si bien que vous risquez de ne pas pouvoir contrôler votre « timing » de récolte…
La deuxième option est d’acquérir dès la première année, un matériel basic pas cher.
Des kits de miellerie pour débutants sont vendus sur internet, et du matériel d’occasion s’achète facilement sur les sites et forums des réseaux sociaux d’apiculteurs.
Quel que soit votre choix, l’équipement indispensable à l’extraction est le suivant :
3.1 Un couteau à désoperculer
Il permet de couper les opercules et de dégager les rayons. En effet, le miel est stocké dans de petites cellules octogonales fermées par des opercules. Ces petites portes de cire doivent être retirées pour pouvoir centrifuger les cadres de hausse et en extraire le miel.
3.2 Un bac à désoperculer
Ce bac permet de récupérer l’ensemble des bouchons de cire ainsi que le miel accroché dessus pour pouvoir le retravailler par la suite.
3.3 Un extracteur
Qu’il soit manuel ou motorisé et radial (disposition des cadres en rayons) ou tangentiel (latéralement), cet appareil va centrifuger les cadres pour en tirer tout le miel. Pour une petite production un centrifugeur manuel, bien moins cher, fera l’affaire.
3.4 Des tamis
Après le passage dans l’extracteur, le miel coule par un robinet placé à la base de la cuve, mais des petits bouts de cire peuvent s’y glisser. Les tamis permettent de retirer ces morceaux indésirables dans votre miel.
3.5 Un maturateur
Après filtration et récupération du miel on le verse à travers un deuxième filtre placé au-dessus du « maturateur », sorte de grande cuve en plastique ou en acier inoxydable, destinée à laisser décanter le miel. La décantation pendant quelques jours permet de séparer de manière encore plus fine le miel de la cire restante, celle-ci va petit à petit former une couche plus dense à la surface du miel, il n’y aura plus qu’à récupérer le miel en actionnant un petit robinet à la base de la cuve pour remplir vos pots.