Essaim d'abeilles

Apiculteur 77 Seine et Marne

Multiplier ses ruches par essaimage artificiel

Les colonies d’abeilles se multiplient naturellement par essaimage. Utiliser ce phénomène naturel reste cependant très aléatoire pour augmenter son Cheptel dans le cadre d’une exploitation rationnelle de son rucher. En effet, contrôler la multiplication de son Cheptel par un essaimage artificiel permet de l’effectuer au moment le plus opportun selon les besoins de l’exploitation. 

Lorsque l’on conduit son rucher il est important de ne pas avoir une colonie qui essaime au moment de la miellée mais aussi de pouvoir en multiplier pour pallier aux manques affectant d’autres colonies : colonies faibles peu productives ou décédées.

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Ruches abeilles

Cela peut permettre de faire évoluer son Cheptel en favorisant certaines colonies particulièrement performantes.

L’objectif de cet article est d’exposer les 5 principes généraux de l’essaimage artificiel.

Le lecteur pourra ainsi s’imprégner de la logique générale et l’utiliser à sa convenance selon ses besoins. Les recettes n’ont d’intérêt que si l’on comprend les principes, c’est pour cela qu’il y a autant de méthodes d’apiculture que d’apiculteurs.

L’essaimage artificiel doit se faire sur des colonies fortes.

Le prélèvement de plusieurs cadres d’abeilles dans l’optique d’opérer un essaimage artificiel doit tenir compte de la force de la colonie. Ces colonies fortes, celle qui risqueraient d’essaimer de manière naturelle, sont les mieux adaptées pour l’opération. Le prélèvement d’une petite quantité d’abeilles, que l’on appelle aussi écrémage, permet d’éviter un essaimage naturel incontrôlé. Ce prélèvement aura pour conséquence de stopper la production de miel en cours. Le fait de retirer de manière contrôlée une partie des abeilles ne gênera pas la colonie dans son travail de production ou dans sa capacité à préparer son hivernage.

Le prélèvement le plusieurs cadres d’abeilles sur des colonies faibles devra lui être très limité. En effet, un essaimage, même contrôle, aura pour effet d’accentuer les difficultés de ces colonies faibles. Une exception existe pour les colonies faibles de début de printemps qui auront tout l’été pour se développer. Celles-ci sortiront malgré tout du circuit normal de production. 

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Ruche très populeuse

Constituer un essaim avec une forte population

Plus la population de départ de votre nouvel essaim sera importante et plus le développement de cette jeune colonie sera de qualité. Les cadres choisis pour constituer ce nouvel essaim doivent être composés de couvain bien recouvert par les abeilles. Cette richesse d’abeilles lui permettra d’être bien nourri et maintenu à une bonne température pour assurer son bon développement. Au-dessous d’un certain seuil de population la colonie nouvellement constituée aura du mal à repartir et stagnera. Il est évident que l’évaluation de la quantité d’abeilles nécessaire à la constitution d’un nouvel essaim n’est pas facile, ainsi l’on privilégiera toujours d’augmenter légèrement la quantité d’abeilles que l’on considère comme acceptable pour un essaimage artificiel.

Plus les colonies sont petites et plus les déperditions de chaleur sont importantes, ces petits essaims auront donc besoin de plus de protection thermique pour se développer normalement. Le recours à des partitions en polystyrène extrudé (de fabrication aisée) est un très bon moyen de les protéger. Leur encadrement par deux partitions rendra optimum la protection thermique.

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partition polystyrène

Toujours anticiper le retour des butineuses dans leur ruche.

Lorsque l’on opère un essaimage artificiel on retire un certain nombre d’abeilles de leur ruche. Il faut savoir que les butineuses reviendront toujours dans leur ancienne ruche si l’on ne déplace pas le nouvel essaim à plus de 3 km.

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Abeille butineuse

 Ainsi chaque fois qu’il n’est pas possible de déplacer la nouvelle colonie, il faudra tenir compte du retour des butineuses pour évaluer la nouvelle population. Dès lors, il faudra s’assurer de peupler le nouvel essaim avec un maximum de jeunes abeilles (celle-ci contrairement aux butineuses restent). 

Une autre solution est possible, il s’agit de fermer la ruchette dans laquelle se trouve l’essaim et de la placer 3 jours dans une cave. Au frais dans l’obscurité les abeilles opèreront un reset de leur GPS de localisation. Lors de la fermeture de la ruche est il est important d’organiser une aération par le toit pour ne pas que les abeilles ne souffrent trop en s’écrasant sur le plancher d’aération.Le nourrissement se fera au sirop ce qui apportera en même temps un apport en eau. Cet isolement en cave permet de changer l’odeur de la colonie ce qui évite par la suite le pillage par la ruche mère.

 Un essaimage artificiel sans déplacement à trois kilomètre et sans placement en cave est encore possible, il faut  alors opérer lors d’une journée de grand soleil lorsque l’ensemble des butineuses sont en dehors de la ruche. Le peuplement du nouvel essaim sera alors essentiellement constitué de jeunes abeilles ;  il faudra quand même veiller à éloigner au maximum la nouvelle ruchette de la ruche-mère et de laisser une petite entrée (l’entrée d’une colonie doit toujours être proportionnelle à la force de la colonie)  pour que ce nouvel essaim  puisse se protéger contre un éventuel pillage.

 On placera une touffe d’herbe devant l’entrée pour forcer les abeilles à s’orienter lors de leur premier vol.

Choisir la bonne période

Pratiquer des essaimages artificiel peut se faire tout au long de la saison apicole, malgré tout plus cette opération se fera en début de saison et plus les colonies nouvellement constituées auront des chances d’être bien populeuses  en fin de saison et ainsi envisager dans de bonnes conditions leur hivernage. Ainsi le meilleur moment pour  pratiquer des divisions est la période de l’essaimage naturel,  à cette époque les colonies sont très populeuses et “ l’égrenage”(  quasi  nécessaire pour certaines ruches) ne porte pas à conséquence.

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Essaimage naturel

Tenir compte de l’absence de ponte

 Le développement de la nouvelle colonie dépend en premier lieu de la vitesse à laquelle la nouvelle reine se met à pondre. Trois possibilités s’offrent à l’apiculteur : introduire une reine fécondée, introduire une reine vierge ou introduire une cellule.

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Reine Buckfast

L’introduction d’une reine fécondée permet une reprise rapide de la ponte, alors que l’introduction d’une reine vierge ou d’une cellule décalera la ponte de 2 à 3 semaines et retardera ainsi d’autant le développement de la colonie. Ainsi, plus le délai de reprise de ponte est grand plus il faudra peupler le nouvel essaim.